En 1979, la Division Technique des P& Luxembourg démarrait la préparation d’un cahier des charges pour la fourniture et installation d’un réseau de données à commutation de paquets, en parallèle avec la mise en service du multiplexeur luxembourgeois du réseau EurOnet Diane, installé au premier sous-sol du Centre de Télécommunications Luxembourg Gare.
Un appel international public de candidatures pour la mise en place du réseau de données à été lancé dans les quotidiens luxembourgeois et dans le Journal officiel des Communautés Euopéennes. Parmi les candidats se trouvait une entreprise de déménagement luxembourgeoise à laquelle nous avons du expliquer qu’il s’agissait de paquets informatiques, et non de cartons, à transporter.
Comme c’était la coutume à l’époque, les entreprises informatiques françaises, au lieu de remettre un dossier de candidature, préféraient nous envoyer l’attaché commercial de l’Ambassade de France au Luxembourg pour nous convaincre que l’industrie française était la meilleure. En restant diplomatique, on l’a prié à respecter les règles et à inviter les sociétés françaises à se porter candidat par écrit, avec références à l’appui.
Sur base des dossiers de candidatures introduites, une demi-douzaine de fournisseurs a été retenue et ont reçu le cahier des charges. Parmi les offres remises, celle de la société française SESA était la plus chère, mais elle proposait des équipements redondants, les plus modernes et les plus perfomants. Il s’agissait de la deuxième génération des équipements utilisés dans les réseaux de données Transpac et EurOnet. C’était d’une architecture modulaire appelée DPS25, avec des microprocesseurs Zilog Z80 à l’intérieur.
L’offre de la firme Bell Telephone d’Anvers était la moins chère. Les équipements proposés étaient à 100% conformes aux spécifications de notre cahier des charges, ce qui nous frappait. Le point faible était l’absence d’une référence pour l’utilisation des équipements de Bell Telephone dans un réseau de données existant.
Les offres dont les prix rangeaient au milieu, remises par des entreprises allemandes, américaines et canadiennes, étaient toutes basées sur du matériel éprouvé.
Lors du premier entretien avec les spécialistes de Bell Telephone, on s’est vite rendu compte que leur offre reposait essentiellemet sur des équipements qui n’existaient que sur papier. On hésitait de se lancer dans une telle aventure. Et pendant qu’on discutait en interne quoi faire, le Directeur de projet du côté Bell Telephone demandait une entrevue pour nous annoncer une surprise.
Cette surprise était de taille. Les responsables de Bell Telephone nous informaient qu’ils s’étaient rendus compte d’avoir un retard de plusieurs années dans le développement de matériel pour réseaux de données, par rapport à la concurrence. Bell Telephone venait de signer un contrat de licence avec SESA pour la fabrication des équipements DPS25 et abondonnait son propre développement.
La proposition de Bell Telephone était de nous fournir un réseau DPS25, au prix de son offre soumise initialement. Qu’est ce qu’on pouvait demander mieux ?
Les équipements du futur réseau LUXPAC ont été installés en juillet 1982, en majeur partie par le Comptoir Electrotechnique luxembourgeois, le représentant officiel de Bell Telephone d’Anvers au Luxembourg.
Suite à la mise en place du réseau EurOnet Diane, on avait créé une petite équipe au sein de la Division Technique pour exploiter ce réseau européen, ainsi que le futur réseau national LUXPAC. Cette équipe était constituée de trois ingénieurs-techniciens: Paul Ney, Rober Klopp et Fernand Koenigs. Paul Ney était l’adjoint du chef du Centre de Télécommunications Luxembourg-Gare. Il a été remplacé dans cette fonction par Ernest Elsen. Les deux autres membres de l’équipe venaient d’être engagés auprès des P&T, suite à l’obtention de leur diplôme à l’Institut Supérieur de Technologie. La Division Technique disposait en outre depuis peu de ses propres terminaux de données et d’équipements de mesure pour gérer des équipements de transmission de données. On n’avait plus besoin d’amener ses équipements privés comme lors de la mise en service de EurOnet.
Dans la deuxième moitié de l’an 1982, l’équipe LUXPAC procédait à des tests de fonctionnement des équipements et assistait les constructeurs de terminaux de données à effectuer des essais sur le réseau. L’équipe s’est également entrainée en autoformation à l’opération des commutateurs et du centre de gestion (mini-ordinateur Honeywell-Bull). Une première liaison internationale a été mise en service avec le réseau Transpac pour acheminer le trafic vers d’autres pays.
Les tests de réception du réseau LUXPAC ont été réalisés en mi-janvier 1983, ensemble avec les fournisseurs BELL / SESA. Les tests ont été suivis par un service préopérationnel gratuit offert à tous les usagers intéressés.
La brochure LUXPAC, que j’avais rédigée de A à Z, était plus qu’un simple guide d’usager. Elle décrivait en détail le fonctionnement les protocoles X25, X28 et X75 ainsi que le modèle OSI. Elle a servi pendant plusieurs années à la formation des agents techniques des P&T et à l’enseignement des techniques de télécommunications à l’Institut Supérieur de Technologie dans les cours de Théo Duhautpas.
LUXPAC était un réseau de transmission de données ouvert qui effectuait le transport d’informations binaires. Il permettait la communication entre termiaux et ordinateurs de type et de marques variés travaillant à des vitesses différentes. Comme pour le téléphone, l’Administration des P&T n’assurait que le transport des informations aux trois niveaux inférieurs du modèle OSI et ne s’occupait pas du traitement aux deux bouts. Les interlocuteurs devaient donc parler le même language pour se comprendre. Cette compréhension commune faisait l’objet des couches supérieures du modèle OSI.
Inauguration de LUXPAC
La Division Technique a été renommée Division des Télécommunications dans le cadre du nouvel organigramme, mis en vigeur au début de 1983.
La mise en service commercial du réseau luxembourgeois de données à commutation de paquets a démarré le 11 juillet 1983, en pleine année mondiale des communications. Lors de l’inauguration de LUXPAC ce jour là, le Ministre des Transports, des Communications et de l’Informatqiue, Josy Barthel, a souligné dans son allocution que l’Administration des P&T était appelée a jouer un rôle des plus primordiaux dans le développement futur d’une Economie moderne. Il avait annoncé que le réseau LUXPAC servira dans l’avenir de support pour les nouveaux services TELETEX et VIDEOTEX, prévus en 1985.
Le Directeur de l’Administration des P&T, Joseph Heinen, remerciait dans son allocution tous les corps de métiers, institutions, services et usagers, pour les travaux accomplis. Il rappelait qu’il fallait surmonter des problèmes souvent difficiles pour arriver à ce jour d’inauguration, à cause notamment de la nouveauté et de la complexité des technologies mises en oeuvre. Il annonçait que les P&T, ensemble avec la Régie des Télégraphes et Téléphones (RTT) belge, étaient en train de négocier une convention avec la Commission des Communautés Européennes, en vue de l’utilisation des réseaux de données publics LUXPAC et DCS pour acheminer le trafic des données communautaires entre Luxembourg et Bruxelles.
Le dossier de presse distribué lors de l’inauguration contenait une notice historique sur les débuts de la télé-informatique et sur l’évolution de la télématique.
Les conditions et taxes d’accès et d’utilisation du réseau public de transmission de données LUXPAC ont étét fixées par le règlement grand-ducal du 29 juin 1983 et par le règlement ministériel du 30 juin 1983. Les taxes d’utilisation pour le service public international de transmission de données ont été fixées par le règlement ministériel du 18 octobre 1983. A l’époque on n’avait pas encore de prix, mais des taxes pour facturer les services de télécommunications.
Configuration du réseau LUXPAC
Le réseau LUXPAC comportait au début trois noeuds de commutation situés à Luxembourg-Gare, Esch-Wobrecken et Ettelbruck. Ils étaient composés de modules autonomes, appelés DATEMs, qui étaient commandés par des microprocesseurs Z80 de Zilog.
Les DATEM’s disposaient de coupleurs pour supporter des accés par des terminaux X28 via le réseau téléphonique commuté, avec des vitesses de 300 bit/s, 1200 / 75 bits/ et 1200 bit/s. Ils disposaient en outre d’interfaces X25 pour le raccordement d’ordinateurs par liaisons directes, avec des vitesses de 2400 bit/s, 4800 bit/s, 9600 bit/s et 48 Kbit/s. Les liaisons internationales X75 étaient exploitées avec des vitesses de transmission entre 9600 bit/s et 64 Kbit/s. Le centre de gestion était basé sur deux ordinateurs Mini 6 de Bull.
A l’époque le Luxembourg était le premier pays au monde qui disposait d’un réseau de données construit sur base du matériel DPS25, à la pointe du progrès. L’Australie avait commandé une copie identique de LUXPAC pour lancer son propre réseau national AUSTPAC. Le réseau australien, composé intitialement de trois noeuds, a été rapidement étendu jusqu’à 50 noeuds pour couvrir toute l’Australie.
Des délégations d’opérateurs étrangers défilaient à Luxembourg pour visiter le réseau LUXPAC des P&T. Bientôt des commutateurs DPS25 ont été installés dans des nouveaux réseaux partout dans le monde : DACOM en Corée du Sud, TAIPAC au Taiwan, PACNET en Nouvelle-Zélande, RENPAC au Brésil et CHINAPAC en Chine.
LUXPAC a été présenté au public à la foire Bureautec qui s’est déroulé du 13 au 18 septembre 1983 au Kirchberg. Le 17 octobre 1983, Le Grand-Duc a visité certaines installations de l’Administration des P&T à Luxembourg-Gare, en compagnie du Ministre Josy Barthel, du Directeur Joseph Heinen et des deux Directeurs-adjoints Charles Dondelinger et André Valentin. Il a commencé sa visite dans les locaux LUXPAC au sous-sol du Centre de Télécommunications Luxembourg-Gare.
Qualité de service du réseau LUXPAC
Le 6 décembre 1983, l’Administration des P&T, la Régie des Télégraphes et Téléphones et la Commission des Communautés Européennes (CE) ont signé une “Convention pour l’utilisation des services publics de transmission belge et luxembourgeois par des organes et institutions des Communautés Européennes“. Un quatrième noeud du réseau LUXPAC a été installé dans ce cadre au début 1985 au bâtiment Jean Monnet au Kirchberg pour les besoins de la Communauté Européenne.
La convention avec la CE stipulait des critères très sévères au niveau de la qualité de service du réseau, de la disponibilité des accès et de la performamce des commutateurs, à garantir par les prestataires du service. Les périodes cumulées d’indisponibiltié de chaque élément du réseau (Q) ont été mesurées pour une période de référence (R) et une disponibilité moyenne a été calculée avec des formules sophistiquées. Les valeurs mensuelles ont été vérifiées et approuvées par la CE. En cas de non respect des garanties contractuelles, des pénalités ont été appliquées.
Pour les liaisons X75 entre les commutateurs à Bruxelles et Luxembourg, d’autres facteurs ont été spécifiés pour évaluer la qualité de service: délai d’établissement d’un circuit virtuel, délai de transmission entre deux noeuds, violations de drapeaux, taux de refus d’un appel, taux de retransmission de paquets suite à des erreurs CRC détectées etc. Le critère le plus important était le MTBF (Mean Time Between Failure).
Au début le réseau LUXPAC a connu une période difficile à cause d’un certain nombre de fautes dans le logiciel. Les introductions de nouvelles versions et sous-versions du système opérationnel s’enchaînaient. La Division des Télécommunications était en contact étroit avec les autres opérateurs de réseaux utilisant le matériel DPS25 de SESA, notamment avec l’Australie, pour échanger des informations au sujet de rapports d’anomalies établis des deux côtés. Fin 1984 le réseau était stable et offrait la qualité de service voulue.
La qualité de service du commutateur LUXPAC au Kirchberg est présentée dans les graphiques qui suivent pour les années 1985 (à partir de juillet) et 1986.
Evolution du réseau LUXPAC
Le 22 mars 1984, Monsieur Pierre Werner, Président du Gouvernement, Ministre d’Etat, présentait l’Etat de la Nation à la Chambre des Députés. Dans le chapitre concernant les technologies de la communication, il déclarait que le réseau national de données LUXPAC à commutation par paquets, inauguré en juin 1983, connaît un succès dont l’envergure a même surpris les spécialistes.
Fin 1985, 56 réseaux de données de 32 pays dans les 5 continents étaient accessibles via LUXPAC.
Le graphique qui suit montre la progression du nombre de raccordements au réseau LUXPAC entre juin 1984 et décembre 1986.
Entretemps le trafic de données des nouveau services TELETEX et VIDEOTEX était également acheminé via le réseau LUXPAC. En fonction de l’accroissement des accès, il fallait régulièrement ajouter des datems supplémentaires et introduire des nouvelles versions et sous-versions du logiciel dans les équipements. Pour raccorder une grappe de terminaux X28, qui se trouvait loin d’un commutateur, il était parfois plus économique d’utiliser un concentrateur PAD (packet assembler disassembler), par exemple un GAMPAC de la firme Gillam S.A. qui contenait des microprocesseurs M68000.
Une extension des accès LUXPAC au Centre de Télécommunications Luxembourg-Gare a été réalisé fin des années 1980 moyennant l’installation d’un cinquième commutateur, basé sur du matériel DPS25 de deuxième génération. Pour faire face à l’évolution des raccordements il fallait également étendre progressivement le parc des modems installés dans des armoires séparés. Tous ces travaux de maintenance ont été éffectués pendant les périodes de trafic creuses, généralement à partir de minuit. Des travaux d’extensions d’envergure ont été annoncés par avis de presse (Amtliche Mitteilung). A l’époque on n’avait pas encore de clients, on s’adressait aux abonnés du réseau LUXPAC.
L’équipe d’exploitation EurOnet, constituée initialement de trois agents, s’était transformée en Service Téléinformatique et a été renforcée par l’adjonction d’agents techniques supplémentaires. Des agents techniques aux centres de télécommunications à Esch-Wobrecken et à Ettelbruck ont été formés pour faire des interventions sur les équipements LUXPAC sur ces sites, en cas de besoin, sous la surveillance des spécialistes du Service Téléinformatique. Les trois équipes spéciales au Service des Réseaux qui étaient en charge de la réalisation des raccordements aux réseaux d’alarmes RPTA et EurOnet ont été formées pour installer également les raccordements au réseau LUXPAC. Dirigé par Jos Jung, ces équipes étaient composées des agents techniques Marcel Fehlen, Raymond Feinen, Norbert Hirsch, Ralph Koenig, Roger Milbers et Nico Schmitz.
En 1985 on avait créé un département Nouveaux Services à la Division des Télécommunications. Promu ingénieur chef de division, j’étais en charge de ce nouveau département qui était également responsable pour l’exploitation des réseaux RPTA et LUXPAC. Le Service Téléinformatique a été transféré sous mes ordres. Paul Ney était toujours à la tête de ce service qui disposait entretemps d’un parc d’instruments de mesure très spécialisés:
- Logiscope Philips PM 3543/60
- Tektronix/Sony DA 308
- Tekelec TE 92
- Tekelec Chameleon TE 703
- Navtel Datatest II plus
- TRT Sematest 3
- oscilloscopes, multimètres, testeurs de jonctions V24
Sur base du règlement grand-ducal du 4 juillet 1988 concernant la carrière de l’ingénieur auprès de l’Administration des P&T, Pol Ney était le premier fonctionnaire qui accédait à une carrière supérieure à la sienne vers la fin des années 1989, moyennant les modalités de changement de carrière auprès de l’Etat. Au début des années 1990 il a été remplacé à la tête du Service Téléinformatique par Jean-Pierre Siebenaller, qui était jusque là inspecteur principal au Centre de Télécommunications Luxembourg-Ville. Au Département Nouveaux Services on préparait l’introduction du réseau mobile GSM à cette époque et Pol Ney participait dès le début à ces travaux.
Pour maîtriser la complexité et l’envergure des travaux à effectuer au Département Nouveaux Services, j’avais créé une base de données sur ma station de travail Atari TT, aux fins de gérer quelques centaines de tâches assignées à mes collaborateurs. La nature des tâches était très variée: établissement d’un compte-rendu de réunion (en mi-1991 on venait de tenir la 39ième réuion de suivi au sujet de la convention CE-P&T-RTT), sauvegardes des données de facturation, gestion des liaisons internationales, établissement de statistiques, envoi de matériel défectueux pour réparation à Bell Telephone et à SESA, acquisition de nouveaux analyseurs de données, préparation d’un nouveau guide d’usager, test d’agrément d’équipements, développement d’interfaces spécifiques etc. La liste présentée à gauche montre quelques exemples de tâches relatives au réseau LUXPAC.
Le raccordement d’équipements au réseau public LUXPAC ne pouvait se faire que par des firmes détentrices d’un agrément pour la téléinformatique ou d’un agrément pour les télécommunications, délivré par l’Administration des P&T, sur base du réglement ministériel du 11 juillet 1986. Les équipements devaient également être agréés par les P&T. Un agrément provisoire était établi sur base d’une documentation remise par le constructeur, un agrément définitif était prononcé après une période de fonctionnement satisfaisant de six mois, suite au raccordement au réseau LUXPAC. Dans les conditions d’agrément on mentionnait que l’agrément n’était valable que pour le matériel et le logiciel utilisé pour obtenir l’agrément provisoire et que toute modification du matériel ou du logiciel au niveau X25 nécessitait la remise d’une nouvelle demande d’agrément.
Pendant le temp du monopole de télécommunications les opérateurs pouvaient imposer de telles restrictions! Aujourd’hui ce serait impossible.
La Division des Télécommunications était confrontée de plus en plus souvent avec la nécessité de disposer d’interfaces et d’instruments de gestion qu’on ne trouvait pas sur le marché. Pour le réseau d’alarmes public RPTA deux étudiants de l’IST avaient développé, en 1982, un Equipement de Distribution de Messages d’Alarmes (EDMA) sur base de microprocesseurs, comme travail de fin d’études, sous la tutelle de Marco Barnig. Un des étudiants, Marc Durbach, a été engagé auprès des P&T et affecté au Service Téléinformatique. Il a continué à faire des développements spécifiques pour le réseau LUXPAC, par exemple des jonctions électroniques entre les modems et les commutateurs téléphoniques EMD pour réaliser les accès au réseau de données par le réseau téléphonique commuté.
Un projet plus complexe était la création d’un appareil de transmission d’alarmes du réseau LUXPAC pour signaler à distance un défaut dans un module. Cet équipement, baptisé EMIL, était le précurseur d’un appareil de gestion et de transmission automatique des messages techniques du commutateur LUXPAC au Kirchberg, destinés à la CE, dans le cadre de la convention P&T-RTT-CE.
Pour faire face à la croissance de la complexité de programmation et d’intégration de ces équipements, on avait créé une Section de Développemet au sein du Service Téléinfomatique, dirigée par Marc Durbach. La section a été équipée d’un système de développement pour microprocesseurs performant afin de faciliter la réalisation d’équipements spéciaux.
L’assemblage des équipements développés, leur production en petites séries et leur maintenance ont été assurés par l’Atelier Electrique de la Division des Télécommunications. Les agents techniques Jempi Engel, John Streff et Paul Weyer, qui étaient attachés à l’Atelier Electrique, étaient motivés et engagés pour acquérir ou approfondir leurs connaissances et compétences en électronique et en technique des microprocesseurs, moyennant autoformation et formation continue, pour prendre en charge ces nouvelles tâches.
Essor et déclin du réseau LUXPAC
Les 22 et 23 mai 1990 un stage intensif sur les réseaux X25 a été organisé par le centre de formation professionelle continue SITec (Stages Intensifs de Technologies Avancées) qui faisait partie du CRPHT (Centre de Recherche Public Henri Tudor) et qui était dirigé par Jean-Pol Michel. Les cours ont été donnés par Théo Duhautpas, professeur à l’IST, et par Paul Ney et moi-même.
En 1992 le nombre de raccordements LUXPAC avait dépassé 1.000 unités, dont plus que la moitié des accès X25. Trois ans plus tard,en 1995, les prix ont été sensiblement baissés. La même année un packet-handler X25 a été installé entre les réseaux LUXPAC et ISDN. Des liaisons internationales X75 ont été ajoutées régulièrement, les dernières avec l’Espagne et l’Italie. Le réseau LUXPAC a connu son plein essor vers la fin des années 1990. Le nombre de raccordements commençait à regresser à partir de l’an 2000. Le trafic de données a été transféré progressivement sur ISDN et sur Internet par les clients. Une nouvelle baisse des prix LUXPAC en 2001, surtout pour les volumes élevés de trafic, n’a pas pu empêcher le déclin progressif du réseau de données à commutation de paquets.
Le réseau LUXPAC a été démantelé au milieu des années 2000, après plus de 20 ans de loyaux services.
Sources
- Le réseau public de données Luxpac : Technique et perspectives d’avenir, 1987, Marco Barnig