paperJam.lu – 7 octobre 2004 – par Mary Carey
Dans le cadre du salon SIExpo, qui se tient jusqu’à ce soir, à Luxexpo, une table ronde “Wireless Wednesday” a réuni, hier soir, autour de Olivier Lemaire (Ernst&Young), les trois opérateurs de téléphonie mobile luxembourgeois (L’Entreprise des P&T, Tango et VoxMobile) et le provider CMD. Saturation du marché, croissance, portabilité, efficacité du modèle économique: les thèmes n’ont pas manqué pour animer les débats suivis par une assistance nombreuse.
En 2003, une étude réalisée par Ernst & Young auprès de 47 opérateurs de télécommunication en Europe avait montré la dynamique changeante du “business” mobile. Si, jusqu’alors, on pouvait parler de complète “success story”, une certaine saturation ne manque pas de se profiler dans de nombreux pays, où de nombreux acteurs sont en concurrence sur un marché de plus en plus restreint. D’où une volonté de leur part de diversifier au maximum leurs activités, se tournant vers les transferts de données ou de contenu multimédia. Une orientation qui a pour principale conséquence de brouiller un peu la visibilité des objectifs à atteindre.
Dans la concurrence féroce qui prévaut entre les acteurs, le contrôle et la réduction des coûts est un des moyens employés pour gagner des parts de marché. Mais les efforts des opérateurs vont aussi se concentrer sur le marketing et la volonté d’une simplification maximale pour l’utilisateur.
Reste que dans un marché aux évolutions hautement technologiques, certaines conclusions de l’étude ne sont pas forcément applicables au marché local.
En terme de croissance, les approches diffèrent sur la façon dont les pourcentages de la saturation ont été calculés. Alex Zivoder (Tango / Tele2) constate que la croissance est bien là: le nombre de clients augmente, tout comme le total des minutes de communication. Un constat confirmé par Jean-Claude Bintz (VoxMobile): “Il y a toujours de la place et il serait ridicule pour l’un ou l’autre de se croire le maître du monde”.
La portabilité mobile qui s’annonce pour les prochaines semaines sera-t-elle de nature à changer la donne? Pour Marco Barnig (Entreprise des P&T), il n’y aura pas de grande redistribution parmi les opérateurs. “La plupart des personnes font preuve d’inertie devant le changement”. Alex Zivoder, lui, voit plutôt des conséquences en matière de comptes “entreprises”, qui seront plus tentées de changer d’opérateurs en fonction des offres de prix et de services, “surtout de prix”, estime-t-il.
Jean-Claude Bintz, lui, met en garde contre le danger, pour les opérateurs, de “récupérer” de mauvais payeurs. “Le Luxembourg n’a pas les mêmes outils de contrôle que dans d’autres pays, comme par exemple, une liste des mauvais payeurs.
Le patron de VoxMobile n’a pas manqué, également, de se faire le porte-parole de tous les autres acteurs, en regrettant fortement les retards législatifs, notamment en matière d’autorisations pour l’installation de stations relais. “Que se passerait-il si tous les téléphones s’arrêtaient de fonctionner? Nous sommes agacés de ceci, car nous voulons faire du bon travail. Le problème est sérieux et si nous ne le réglons pas, il y aura vraiment des problèmes”.